Obésité sévère : Quelles interventions de chirurgie bariatrique peut-on envisager ?
La chirurgie bariatrique est aujourd’hui la méthode la plus efficace pour traiter l’obésité sévère et morbide. Toutefois, la solution chirurgicale n’est à envisager chez les patients obèses qu’après l’échec des méthodes non-invasives comme les régimes alimentaires amaigrissants, les activités physiques ou les thérapies comportementales.
Malgré leurs modes opératoires différents, toutes les interventions de chirurgie bariatrique permettent de réduire et de stabiliser le poids corporel. Cette perte pondérale s’accompagne d’une baisse des comorbidités et d’une amélioration de la qualité de vie du patient.
Quand est-ce qu’une opération de l’obésité devient nécessaire ?
La chirurgie bariatrique est souvent nécessaire lorsque l’obésité devient pathologique, c’est-à-dire lorsque l’indice de masse corporelle dépasse 35. Au-delà d’un IMC de 40, on parle d’obésité morbide. D’ailleurs, l’obésité devra être traitée en urgence si elle est associée à des comorbidités invalidantes, susceptibles de réduire la qualité et la durée de vie du patient. Ainsi, on peut envisager une opération de l’obésité lorsque la forte surcharge pondérale s’accompagne de l’une des maladies suivantes :
- Le diabète de type 2
- L’hypertension artérielle
- La dyslipidémie (taux élevé de cholestérol et des triglycérides)
- Le syndrome d’apnée du sommeil
- Les troubles articulaires affectant les genoux, les hanches ou la colonne vertébrale
Le recours à la chirurgie de l’obésité initie une perte de poids rapide qui améliore les comorbidités et réduit le risque de :
- Infarctus du myocarde
- Accident vasculaire cérébral
- Insuffisance respiratoire
Les interventions de chirurgie de l’obésité pour une perte de poids rapide
Le mode d’action des interventions de chirurgie bariatrique est simple : limiter les quantités de nourriture ingérée afin de pousser l’organisme à puiser dans ses réserves graisseuses. Ceci favorise une perte de poids rapide, suivie d’une stabilisation pondérale. En outre, cet amaigrissement s’accompagne d’une normalisation de la pression artérielle, de la diminution du risque de coronaropathie et autres maladies cardiovasculaires, ainsi que de l’amélioration du diabète et de l’apnée du sommeil.
La sleeve gastrectomie et le ballon gastrique pour la chirurgie de l’obésité restrictive
Le sleeve gastrectomie est une opération au cours de laquelle le volume de l’estomac est réduit d’environ 70%. Elle laisse une poche stomacale qui limite la quantité d’aliments consommés, ce qui entraîne une perte de poids importante. En outre, cette technique de chirurgie bariatrique a la particularité d’éliminer les sites de production de ghréline, l’hormone qui stimule l’appétit.
En revanche, La pose d’anneau gastrique n’implique pas le prélèvement ou la section d’organes. L’opération consiste à créer une petite poche gastrique qui communique avec le reste de l’estomac par un orifice étroit et modulable. Ceci est obtenu en entourant la partie supérieure de l’estomac d’un anneau en silicone, relié à un dispositif de contrôle sous-cutané. Comme pour la sleeve, l’objectif est de limiter la quantité de nourriture ingérée.
Le bypass gastrique pour un effet mixte de restriction et de malabsorption alimentaire
L’opération de bypass gastrique est celle qui affecte le plus le processus digestif. En effet, elle permet de réduire la taille de l’estomac, tout en court-circuitant la partie supérieure de l’intestin (le duodénum). Ainsi, non seulement le patient ressent la satiété plus vite, mais le peu de nutriments qu’il assimile ne sera que partiellement absorbé par son intestin. C’est pourquoi il devra prendre à vie des vitamines ainsi que des suppléments de fer et de calcium. Néanmoins, il existe une variante chirurgicale moins invasive et surtout réversible : le mini-bypass gastrique.
Si leur efficacité n’est plus à démontrer, chacune de ces interventions affecte différemment la perte de poids et donc l’évolution des comorbidités. Le choix du type de chirurgie de l’obésité doit découler d’une évaluation précise du type d’obésité (gynoïde, androïde, viscérale…), de l’IMC, mais aussi des habitudes alimentaires du patient et de la nature des maladies éventuellement associées.